À Rollainville, qu’est-ce qui fait la richesse du cadre de vie ?
Notre commune est attentive depuis de nombreuses années au cadre de vie. Bien-sûr, le fleurissement public et privé a participé à notre renommée et il embellit grandement notre commune. Néanmoins, le cadre de vie est un tout qui va bien au-delà et qui est d’ailleurs aujourd’hui la ligne de conduite du label Villes & Villages Fleuris. Depuis mon élection en 2008, de gros travaux ont été entrepris tels que la rénovation du bâti public et privé, la mise en réseaux d’assainissement collectif, la débitumisation, l’installation de cuves de récupération des eaux pluviales, la végétalisation… participant ainsi à l’amélioration de la qualité de vie des habitants. Nous avons d’ailleurs validé notre PLU en 2009, une initiative rare pour une ville de 320 habitants, afin de maîtriser les règles d’urbanisme sur le long-terme. Cela a facilité les rénovations et a permis de mieux les maîtriser grâce à la définition d’une trame paysagère. Par exemple, nous avons évité la pose de volets roulants en PVC sur des bâtiments d’époque ! D’autant plus que la commune compte trois bâtiments classés et est sujette à un périmètre de protection des monuments historiques.
Quels sont les enjeux prioritaires de la Commune ?
L’aménagement du bourg constitue la seconde phase de notre projet majeur et une action prioritaire de mon troisième et dernier mandat. Le but est d’animer le cœur de village, que les habitants se l’approprient et qu’ils soient moteurs dans le développement local. Le fleurissement représente déjà un moyen de participer ensemble au cadre de vie, avec une trentaine de bénévoles mobilisés notamment lors de l’entretien et la plantation des végétaux. Récemment, grâce à une nouvelle conseillère municipale et un habitant très actif dans l’associatif, d’autres personnes ont été sollicitées pour intégrer le comité des fêtes et ont ainsi réussi à renouveler la Fête des plantes, un événement organisé le 8 mai depuis 15 ans, qui était en train de s’essouffler. Grâce aux efforts partagés, l’édition de cette année a rencontré un grand succès (50 exposants/une journée ; 1 500 visiteurs) et nous a conforté dans le besoin d’animations à Rollainville. Ces nouveaux aménagements ont également permis de nouer des liens au-delà de notre commune. C’est pourquoi, nous travaillons avec la Communauté de Communes et l’office de tourisme pour développer l’attractivité touristique, mettre en avant diverses excursions sur le territoire (circuits de randonnée avec des fiches techniques) et bénéficier de projets intercommunaux (création d’un PLUi, extension du pôle urbain sur 4 km…).
Quel est votre projet politique et comment s’organise-t-il ?
L’ambition est de maintenir le niveau de cadre de vie, en tenant compte des évolutions. Mes prédécesseurs ont toujours tenu au fleurissement, notamment avec l’obtention des 4 Fleurs pour la première fois en 1997 et la signature d’une convention avec l’actuel Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) pour préserver 18 ha de pelouses calcaires (premier bail emphytéotique réalisé pour un espace naturel dans le Département). Avant le lancement de chaque projet, nous les optimisons pour nous assurer de l’éligibilité aux subventions (Agence de l’eau, État, UE…). Nos travaux sont donc pris en charge de 70 à 80 % par les financeurs externes. À noter que les coûts de fonctionnement des espaces verts sont d’environ 4 000 euros/an. Le projet majeur de cette année porte sur la création d’une commune nouvelle avec Neufchâteau, le bourg jouxtant Rollainville, adhérent également au label et possédant la même vision concernant le cadre de vie et l’attractivité touristique. Sans oublier notre volonté de créer une association pour valoriser les activités de fleurissement et cadre de vie de l’ensemble du territoire, notamment la truffière municipale plantée en 2012 durant une fête dédiée, pérennisant ainsi le bénévolat.
Quelles améliorations ont été mises en œuvre pour conserver la 4e Fleur ?
Après chaque visite du jury VVF, nous appliquons systématiquement leurs recommandations que nous jugeons toujours pertinentes pour notre cadre de vie. Nous participons aux réunions avec d’autres collectivités et j’ai l’avantage d’être membre du jury régional, ce qui me permet de mieux appréhender les différents critères et de les transposer à Rollainville. Notre palette végétale a évolué dans le temps, mais également notre gestion de l’éclairage public (95 % passé en LED), l’enfouissement des réseaux (80 % réalisé), la désimperméabilisation et la création de noues végétales d’infiltration le long d’une voie communale, l’aménagement d’une cour oasis, le remplacement du revêtement (choix d’un mélange terre pierre au lieu de calcaire concassé pour un aspect végétal plus maîtrisé), la création de stationnements pavés (matériaux de récupération, pavage calcaire) avec joints enherbés… Sans oublier que les aménagements ont toujours pris en compte le végétal (passage de 2 000 plantes annuelles en 2002 à 426 en 2023, remplacées par 200 vivaces et 300 bisannuelles telles que des heuchères, hostas, lavandes, giroflées, bignones, Perovskia, mélanges en pieds de façade…). Chaque petite action nécessite de nombreuses réflexions, mais transforme durablement la commune.
Que conseilleriez-vous à une commune qui souhaiterait s’investir dans cette démarche ?
Ne pas hésiter à rejoindre le label ! Sans viser le Graal des 4 Fleurs, chaque commune peut obtenir sa première Fleur ou passer à la seconde et constater par elle-même le nombre d’améliorations induites par chaque évolution. Sachant que Villes & Villages Fleuris, c’est aussi un réseau solide, donc il est facile de trouver d’autres communes sur le territoire et des responsables du fleurissement connaissant les mêmes problématiques. La seule différence entre les communes se traduit dans leur dépendance au bénévolat (petites communes) ou aux agents des services (grandes communes) pour mettre en place les actions sur le terrain. Les critères sont les mêmes pour tous et lorsqu’on améliore le cadre de vie, on insuffle des valeurs, on favorise les rapports humains, entraînant des initiatives locales et un cercle vertueux. Le label est donc vecteur de lien social, mais aussi d’attractivité du territoire, touristique et résidentielle ! À Rollainville, un bien immobilier s’acquiert en 1 mois et demi, quand d’autres situés sur des communes non impliquées dans le label se vendent en plus d’un an… Contrairement à de nombreuses communes rurales en dépérissement, nous avons la chance de promouvoir la beauté et les richesses locales grâce au végétal et à des aménagements qui ont du sens pour les habitants. Cette valeur ajoutée crée la différence et facilite le bien-être des administrés.